Livres
Ian Angus
Face à l’antbropocène — Le capitalisme fossile et la crise du système terrestre, Écosociété, 2016
Geneviève Azam
Le Temps du monde fini — Vers l’après capitalisme, Les Liens qui Libèrent, 2010
Carolyn Baker
L’Effondrement — Petit guide de résilience en temps de crise, Écosociété, 2015
Philippe Bihouix
L’Age des low tech — Vers une civilisation techniquement soutenable, Le Seuil, 2014
Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz
L’Evénement anthropocène — La Terre, l’Histoire et nous, Le Seuil, 2016
Sébastien Brunet, Catherine Fallon, Nathalie Schiffino, Aline Thiry et Pierre Ozer
Articuler risques, planification d’urgence et gestion de crise, La Charte, 2019
Renaud Duterme
De quoi l’effondrement est-il le nom ? la fragmentation du monde, Etopia, 2016
Jean-Marc Gancille
Ne plus se mentir — Petit exercice de lucidité par temps d’effondrement écologique, Rue de l’échiquier, 2019
Emilie Hache
Reclaim — Recueil de textes écoféministes, Cambourakis, 2016
Naomi Klein
Tout peut changer — Capitalisme et changement climatique, Actes Sud, 2014
Bruno Latour
Où atterrir ? Comment s’orienter en politique, La Découverte, 2017
Naomi Oreskes et Erik Conway
L’Effondrement de la civilisation occidentale, Les Liens qui Libèrent, 2014
Pablo Servigne et Raphaël Stevens
Comment tout peut s’effondrer — Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Le Seuil, 2015
Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle
Une autre fin du monde est possible, Le Seuil, 2018
Agnès Sinaï, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Hugo Carton
Petit traité de résilience locale, Charles Léopold Mayer, 2015
Isabelle Stengers
Au temps des catastrophes, résister à la barbarie qui vient, La Découverte, 2008
Bertrand Vidal
Survivalisme — Etes-vous prêts pour la fin du monde ?, Arkhê, 2018
Julien Wosnitza
Pourquoi tout va s’effondrer, Les Liens qui Libèrent, 2018
Revues
« Vivre en préparant la fin du monde », in Imagine, n° 123, septembre-octobre 2017
« L’Effondrement en question » , in Inter-Environnement Wallonie, décembre 2017
« Une civilisation qui s’effondre ? », in Contrastes, n°184, janvier-février 2018
« La Fin d’un monde », in Moins!, n° 34, avril-mail 2018
« Les Belges de la fin du monde », Alter échos, n °468, novembre 2018
« Et si tout s’effondrait ? », in Socialter, hors série, novembre 2018
Sommaire
« Tout va s’effondrer, et alors ? », in Ushek et Rica, n° 24, octobre-novembre-décembre 2018
« Pour en finir avec la fin du monde », in L’Entonnoir, décembre 2018
« Apocalypse, fin des haricots et lutte des classes », in CQFD, décembre 2018
Yggdrasil future revue trimestrielle, premier numéro prévu pour juin 2019
Vidéos
« NEXT », websérie de Clément Montfort sur l’effondrement, de septembre 2017 à aujourd’hui
« Effondrement, un proces sus déjà en marche », avec Renaud Duterme, Vincent Mignerot et Agnès Sinaï, Arrêt sur images 96 , 12 juin 2018
« Climat, faut-il vraiment parler d’effondrement ? », avec Pierre Charbonnier et Corinne Morel-Darleux, Mediapart, 1 décembre 2018
« Les Collapsologues sont-ils dangereux ? », avec Pablo Servigne comme accusé au Tribunal des Générations Futures, Usbek et Rica, 3 décembre 2018
Émissions radio
« La Fin de notre civilisation, c’est pour bientôt ? », avec Pablo Servigne et Raphaël Stevens, RFI, 6 mai 2017
« Écologie politique et écoféminisme », avec Emilie Hache, Présages, 10 octobre 2018
« Collapsologie — Penser l’effondrement », avec Corine Pelluchon et Raphaël Stevens, France Culture, 18 octobre 2018.
« Faire face à l’effondrement », avec Julie Clarini et laurent Etre, France Culture, 3 novembre 2018
« Pour en finir avec l’effondrement », avec Elisabeth Lagasse et François Thoreau, Radio Panik, 7 mars 2019
QUELQUES NOTIONS ET PERSONNES
Notions régulièrement utilisées par les « collapsologues »
anthropocène,
inextricable,
acceptation,
interconnexions,
apocalypse,
intuition,
catastrophisme éclairé,
limites,
cheminement,
lucidité,
civilisation thermo-industrielle,
mycélium,
collapsologie,
pics,
collapsosophie,
planète étuve,
complexité,
rationnements,
déclics,
récits,
décroissance,
résilience,
déni,
seuils,
deuil,
survivalisme,
effondrement systémique global,
tempêtes,
efforts de guerre,
toxique,
écopsychologie,
transition intérieure,
fin du monde,
travail qui relie,
fragmentation,
urgence,
grande accélération,
verrouillages,
imaginaires.
Personnes régulièrement citées comme « collapsologues » ou leurs relais :
Carolyn Baker
(écopsychologue américaine, New Lifeboat Hour),
Dominique Bourg
(philosophe, Fondation pour la nature et l’homme),
Anthony Brault
(animateur, Sans Transition),
Alain Caillé
(sociologue, Mouvement Convivialiste),
Gauthier Chapelle
(ingénieur agronome, Biomimicry Europa et Greenloop),
Paul Chefurka
(informaticien canadien spiritualiste),
Yves Cochet
(mathématicien ex-ministre de l’écologie en France , Institut Momentum),
Isabelle Delannoy
(ingénieure agronome, DoGreen),
Jared Diamond
(géographe américain, WWF),
Cyril Dion
(réalisateur, Mouvement Colibris),
Renaud Duterme
(professeur de géographie belge, CADTM),
Jean-Marc Gancille
(Darwin et Wildlife Angel),
Nathalie Grosjean
(philosophe belge, Les Fougères),
Jean-Marc Jancovici
(ingénieur et consultant pronucléaire, The Shifit Project),
Johanna Macy
(écopsychologue américaine, Work That Reconnects Network),
Vincent Mignerot
(psychologue, Adrastia),
Clément Montfort
(réalisateur indépendant, NEXT),
Corinne Morel Darleux
(conseillère régionale, Parti de gauche),
Dmitry Orlov
(raciste, sexiste et complotiste russe),
Pablo Servigne
(ingénieur agronome, DECOLL),
Piero San Giorgio
(survivaliste d’extrême-droite italo-suisse),
Agnès Sinaï
(journaliste, Institut Momentum),
Alexia Soyeux
(responsable marketing, Carbone 4 et Présages),
Raphaël Stevens
(éco-conseiller, Biomimicry Europa et Greenlop),
Joseph Anthony Tainter
(anthropologue américain),
Laurent Testot
(historien et journaliste),
Vincent Wattelet
(écopsychologue belge, Mycélium),
Julien Wosnitza
(jeune activiste, Wings of the Océan), etc.
*Le fait qu’elles soient régulièrement invitées à intervenir sur la collapsologie ne signifie pas que ces personnes acce ptent néces sairement la dénomination de « collapsologues » (exemple : Vincent Mignerot), ni quelles se désignent elles-mêmes comme telles (exemple : Renaud Duterme).
Il existe bien sûr une grande diversité entre ces personnes - du point de vue des idées, pas en termes d’origine sociale.
GLOSSAIRE POUR EFFONDRÉ-E-S
A
Accélérationnisme ♦
Idée selon laquelle le capitalisme doit être approfondi pour être dépassé, qu’il faut en accélérer les contradictions internes (limites écologiques, impossibilités pour la main d’œuvre mal payée de consommer suffisamment, pour faire court). Cette « idée » a été un peu remise à la mode par Laurent de Sutter, professeur de droit à l’Université libre de Bruxelles.
Anomie (« absence d’ordre ») ♦
Situation où les normes sociales n’ont plus court. Chaos. À différencier de la notion d’anarchie (« absence de pouvoir »).
Anthropocène (« ère de l’être humain ») ♦
Période géologique caractérisée par l’influence des êtres humain-e-s sur l’écosystème terrestre. Elle a débuté avec la révolution industrielle, soit à la fin du XIX siècle. Terme proposé en 2002 par le météorologue et prix Nobel de chimie Paul Crutzen. Les termes « Occidentalocène » ou « Capitalocène » sont parfois utilisés afin d’être plus précis. En effet, tous les « anthropos » n’ont pas vécu et ne vivent pas en déséquilibrant les écosystèmes.
Anthropocentrisme ♦
Vision de l’être humain-e comme étant le centre de l’Univers, qui fait tout tourner autour de lui.
B
BAD (Base Autonome Durable) ♦
Terme survivaliste* faisant référence à un lieu d’habitat sécurisé et reculé qui est censé permettre de vivre Offthe Grid (« hors de la grille », du réseau), en autarcie et/ou en autosuffisance .
Biorégion ♦
Territoire dont les frontières ne sont pas administratives mais géographiques, définies à partir des écosystèmes. La notion a été portée par Peter Berg à la fin des années 1970. Ces territoires, opposés à la centralisation et à la hiérarchisation, correspondent plus ou moins à la taille de districts qui prennent en compte plaines, vallées, collines, bois, ruisseaux, fleuves, berges, etc.
Boucles de rétroaction positives ♦
Phénomènes qui auto-alimentent les causes de leur effet une fois certains seuils *dépassés (exemple : le réchauffement climatique qui amène une forêt à émettre et non plus à capter du carbone, ce qui augmente à sontour le réchauffement climatique etc.). Dans le cas inverse, on parle de boucles de rétroaction négatives.On ne peut pas les prévoir toutes, même si William Steffen, Johan Rockstrôm et leurs collègues en ont déjà identifiées 15 majeures (dont la plus connue est le relâchement des énormes quantités de méthane* contenues dans le permafrost).
C
Capitalisme vert ♦
Intégration de la question écologique par le capitalisme. Dans son acce ption restreinte (et préférable), la notion fait référence aux nouveaux marchés ouverts par le capitalisme sur le dos de l’écologie (par exemple, le commerce de carbone). Dans son acce ptation plus large, la notion fait référence aux différentes mesurettes écologistes réformistes qui ne remettent pas en cause les racines du système de production capitaliste (par exemple, le soutien aux entreprises qui diminuent leurs déchets).
Civilisation ♦
Terme flou, hérité des Lumières, qui désigne grosso modo les traits caractéristiques d’une société donnée (terme un peu moins flou). Ces caractéristiques sont généralement d’ordre politique, économique, technique, culturel, religieux, etc. Le terme est généralement utilisé en opposition à un état (fantasmé) de barbarie.
Civilisation thermo-industrielle ♦
Civilisation basée sur l’industrie et, plus particulièrement, sur les énergies fossiles. Certain-e-s rajoutent quelle se caractérise par une grande complexité organisationnelle. Il s’agit d’une notion occidentalo-centrée puisqu’elle fait référence à ce modèle de civilisation bien spécifique qui s’est imposé aux quatre coins du monde mais ne s’est pas généralisé à l’ensemble des êtres humain-e-s. ce conce pt tait le trait caractéristique de cette civilisation qui est son rapport à l’accumulation de capital.
Collapsologie ♦
Etude transdisciplinaire de l’effondrement (de l’anglais collapse) de la civilisation thermo-industrielle et de ce qui pourrait lui succéder. Néologisme inventé en 2014 par Pablo Servigne et Raphaël Stevens.
Collapsosophie ♦
Néologisme inventé par Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle - quelques années après ce lui de collaposlogie*- , qui désigne cette fois-ci la sagesse de l’effondrement, le complément néces saire à la science . C’est la « dimension intérieure » de l’approche collapso, une « ouverture plus large aux questions éthiques, émotionnelles, imaginaires, spirituelles et métaphysiques ».
Conservationnisme ♦
Courant précurseur anglo-saxon de l’écologisme (porté entre autres par le forestier américain Gifford Pinchot au début du xx e siècle) qui se base sur la conservation, ou la substitution, d’écosystèmes et d’espèces vivantes. ce courant est régulièrement misanthrope et opposé à la présence humaine dans ces espaces . Les conservationnistes sont, paradoxalement, enclins à intervenir pour « éviter » ou « réparer » des dégradations dans ces écosystèmes. Certains promeuvent les « paiements pour services environnementaux » afin de « valoriser » en termes marchands ces écosystèmes et ainsi motiver leur « conservation ». Les plus grandes associations conservationnistes (si on peut les considérer comme telles vu les salaires de leurs directions et leur greenwashing* actif de multinationales) sont CI ( Conservation International), TNC {TheNature Conservancy), WCS {Wildlife Conservation Society) etWWF {WorldWide Fund for Nature).
Convivialisme ♦
Mouvement lancé en 2013 par le sociologue et économiste Alain Caillé, qui s’inspire d’Ivan Illich et de son conce pt de « société conviviale ». Les convivialistes ont pour ambition de développer une philosophie politique alternative basée sur le principe de commune humanité (non discrimination entre les humain-e-s et respect du pluralisme), de commune socialité (prendre soin du rapport social), de légitime individuation (reconnaître la singularité de chacun-e) et d’opposition maîtrisée et créatrice (le conflit est néces saire et désirable s’il créé de la socialité). Cette nouvelle philosophie politique basée sur l’entraide serait néces saire car le libéralisme, le socialisme et ses variantes le communisme et l’anarchisme reposeraient toutes sur l’idée de ressources infinies (ce qui n’est pas le cas).
D
Décroissance ♦
Mouvement anti-productiviste et (donc) le plus souvent anticapitaliste, né dans les années 1970. Il dénonce le mythe d’une croissance infinie dans un monde fini. Les décroissant-e-s (ou les objecteurs-trice -s de croissance ) luttent pour une décroissance choisie plutôt que subie. André Gorz est le premier à avoir utilisé le terme.
Dérèglements climatiques ♦
Le réchauffement climatique produit des effets multiples qui ne se limitent pas à une hausse des températures ressenties (il peut aussi produire indirectement des phénomènes de froids extrêmes). « Changements climatiques » pourrait donc être plus englobant (bien que ce soit en effet un réchauffement qui est à l’œuvre), mais « changements » est trop neutre. « Dérèglements climatiques » correspond bien à ce qui est en train de se produire. Focaliser sur le climat lorsqu’on parle de basculements écologiques est dangereux car nombre de fausses solutions proposent de « régler » la question du climat sans prendre en compte, par exemple, la biodiversité (alors qu’elles s’influencent toutes deux réciproquement).
Dette écologique ♦
Dette accumulée par les régions industrialisées envers les autres régions ou, plus précisément, par les détenteurs de capitaux envers le reste des populations (et plus particulièrement la majorité de ce lles vivant dans l’hémisphère sud) depuis la période coloniale. Elle se subdivise en dette du carbone, passifs environnementaux (spoliation des ressources naturelles, pollutions et destructions liées à ces exploitations, aux interventions militaires, etc.), biopiraterie (appropriation intellectuelle et matérielle des semences , plantes médicinales, etc.) et délocalisation des déchets (dont les produits dangereux). Le conce pt a été créé par des mouvements sociaux du sud global mais a depuis été récupéré pour une signification plus large et consensuelle : la dette écologique de « l’humanité » indifférenciée envers les générations futures ou envers la planète.
Développement durable ♦
Oxymore apparu surtout après le rapport Brundtland en 1987 qui, comme son nom l’indique, prétend qu’un modèle développementaliste (de croissance économique) pourrait être « durable » (voire « soutenable » en anglais). Il est présenté comme l’espace de rencontre entre les secteurs fictivement séparés de l’économique, du social et de l’écologique. ce terme absurde diffusé par les institutions a malheureusement été repris par une grande partie de la « société civile ».
Dualisme ♦
Opposition conce ptuelle entre deux notions, qui ne se vérifie généralement pas dans la réalité mais influence fortement nos conce ptions : corps et esprit, nature et culture, animalité et humanité, féminin et masculin, bien et mal, etc.
E
Ecoféminismes ♦
Mouvements politiques apparus dès les années 1970 (mais qui viennent de plus loin), qui font les liens entre patriarcat et domination-destruction de la nature. Deux tendances principales se distinguent, l’une matérialiste* l’autre essentialiste*. Certaines écoféministes préfèrent parler d’ essentialisme* stratégique. Susan Griffin, Donna Haraway, Yayo Herrero, Yandana Shiva, Starhawk sont des écoféministes célèbres.
Écologie libérale ♦
Fausse écologie qui reposerait sur la somme de choix individuels, comme si les structures collectives et les rapports de production ou de domination n’existaient pas. Cette « écologie » est la plus visible, puisque la plus relayée par le discours dominant. du côté « alternatif », plusieurs campagnes promeuvent cette posture en expliquant aux personnes qu’elles ont le choix et qu’il ne leur reste plus qu’à faire leur petit marché dans une liste de gestes « écologistes » aconflictuels : la campagne de youtubeur-euse-s « On est prêt », la campagne publique « Engage, j’agis pour le climat », la campagne privée de JulienVidal « Ça commence par moi », etc. Certain-e-s ne se gênent même plus pour appeler cette posture, de la « Résistance climatique ».
Cela n’empêche bien sûr pas de faire des bilans auto-critiques, comme « On s’est planté 101 », dont nous devrions tou-te-s nous inspirer.
Écologie politique ♦
Tendance de l’écologisme apparue, surtout dans les années 1970 (mais qui vient de plus loin), qui insiste sur la néces sité de changements structurels dans la société pour respecter les limites et équilibres écologiques. André Gorz en est un des théoriciens. À cause des partis politiques écologistes (fondés dans les années 1980 en Europe puis plus tard dans le reste du monde), d’aucuns utilisent plutôt ces termes pour désigner ces partis.
Écologie sociale ♦
Tendance de l’écologie apparue, surtout dans les années i960 avec Murray Bookchin (mais qui vient de plus loin), qui conçoit les problèmes écologiques comme conséquence des dominations sociales. Elle se traduit par la proposition du municipalisme (ou « communalisme ») libertaire, concrétisé de nombreuses fois dans l’histoire. Au vu de la situation, cette pensée a regagné en écho ces dernières années.
Écopsychologie ♦
Branche de la psychologie, développée dans les années 1970, qui étudie les relations entre les personnes (plutôt urbain-e-s) et leurs environnements. Ces relations seraient basées sur la peur, la frustration, le désir, le plaisir, etc. L’écopsychologie gagne également en audience ces derniers temps comme réponse à la perte de sens et au besoin de reconnexion avec « la nature ».
Écosocialisme ♦
Courant de Xécologie politique* qui considère que les changements structurels néces saires de notre société pour respecter les limites et équilibres écologiques doivent prendre la forme du socialisme (idéologie qui promeut la socialisation des moyens de production et l’égalité sociale). Si on prend le socialisme au sens large, on peut inclure l’écoanarchisme, l’anarchoprimitivisme, l’écologie profonde et 1 ’écologie sociale* dans cette catégorie. Mais ce terme est généralement revendiqué par des mouvements ou personnalités trotskistes.
Effet rebond ♦
Mécanisme décrit par l’économiste anglais William Stanley Jevons, à la fin du XVIII e siècle (« le paradoxe de Jevons »), selon lequel l’amélioration de l’exploitation d’une ressource ne provoque pas une diminution de sa consommation d’autant, mais plutôt une augmentation. Par exemple, la technologie nucléaire n’est pas venue remplacer les énergies fossiles mais s’y rajouter.
Effondrement ♦
Terme faisant référence à l’effondrement systémique global de « notre civilisation thermo-industrielle*». D’aucuns, encore plus abstraits, le définissent comme une baisse importante et rapide de la complexité. Dans les faits, ce terme fait appel à nos angoisses collectives de basculer dans l’ anomie* et de ne plus pouvoir répondre à nos besoins de base.
El Nino (« l’enfant ») ♦
Phénomène climatique exce ptionnel de températures élevées de l’eau dans l’océan Pacifique. À plusieurs reprises, ce phénomène a fortement alimenté le réchauffement climatique.
Empreinte écologique ♦
Tentative de mesurer « l’impact » d’un être humain ou d’un groupe, voire de l’humanité entière, sur la biocapacité de la terre (la capacité des écosystèmes à se régénérer). Cette « empreinte »est souvent présentée en hectares globaux (hag) ou en nombre de planètes « consommées » (actuellement plus ou moins 1,7 à l’échelle mondiale, 5 à la moyenne états-unienne). Historiquement, on identifie le dépassement de cette capacité à partir de la deuxième moitié du xx e siècle. Annuellement, on présente 1 ’Earth Overshoot Day (« le jour du dépassement ») comme le jour (autour du premier août) où « on » commencerait à accumuler une dette écologique* pour le reste de l’année. Au-delà des débats sur les méthodes de calculs d’estimations, la présentation de cette « empreinte » sous forme de moyennes est particulièrement problématique. Une différenciation est souvent faite en termes géographiques et en nombre d’habitant-e-s (cette différenciation inclut rarement les impacts écologiques effectués sur un territoire pour en approvisionner un autre), mais jamais en termes de niveaux de patrimoine ou de revenus.
Entropie (« tour, transformation ») ♦
Terme utilisé par le physicien allemand Rudolf Julius Emmanuel Clausius, à la fin du xix e siècle, pour désigner un degré de « désorganisation » (de dissipation) qui, plus il est grand, plus la part d’énergie inutilisable est grande. Un exemple simpliste est un verre d’eau avec des glaçons dans une pièce chauffée : l’augmentation d’entropie est l’augmentation du « désordre » dans les molécules d’eau (c’est une énergie qui est inutilisable).
EROI ou TRE (« Energy retumed on energy invested » ou « Taux de retour énergétique ») ♦
Ratio entre une énergie donnée et l’énergie qu’il a fallu pour la produire. Si ce ratio est inférieur ou égal à i, on parle alors de « puits d’énergie ». Concernant l’exploitation pétrolière, ce TRE était en moyenne à ioo/i ou plus jusqu’à la moitié du xx e siècle et est aujourd’hui à moins de 10/1 (il faut aller chercher de plus en plus profondément du pétrole qui est de moins en moins riche). Les, très diversifiées, énergies renouvelables, sont presque toutes à moins de 5/1. Et c’est bien normal, les énergies fossiles ont pris des centaines de millions d’années à prendre cette forme, il s’agit d’une source énergétique titanesque qui nous a amenés à provoquer des déséquilibres tout aussi titanesques.
Eschatologie ♦
Discours de la fin du monde.
Essentialisme ♦
Idée selon laquelle l’essence d’une chose précède son existence . Dans les rapports genrés, l’essentialisme signifierait que les genres féminins et masculins ne seraient pas des catégories construites socialement mais des essences .
Esotérique ♦
Notion faisant référence à un enseignement obscur destiné aux personnes initiées, voire élues. Elle est généralement utilisée pour désigner des courants religieux et/ou sectaires.
Extractivisme ♦
Extraction, généralement industrielle et par la force , des « ressources » de la biosphère sans réciprocité. Nicolas Sersiron parle d’extractivisme des « ressources » naturelles (par le productivisme), humaines (par le salariat ou d’autres formes plus abouties d’esclavage) et financières (par la dette). L’extractivisme s’est surtout développé à partir des colonisations.
G
Géo-ingénierie ♦
Folie qui consiste à modifier le climat en intervenant dessus (et donc sur de nombreuses autres choses) par diverses technologies. Il s’agit, par exemple, d’envoyer du soufre en haute atmosphère pour tenter de refroidir la température. Les effets et rétroactions sur les écosystèmes complexes sont imprévisibles. de plus, il s’agit à nouveau d’éviter de prendre en compte les limites, et de faire comme si le climat était un « problème » qu’on pouvait traiter indépendamment des effets sur le reste (exemple : sur la biodiversité).
GIEC (« Groupe d’expert-e-s intergouvememental sur l’évolution du climat ») ♦
Groupe, créé en 1988, composé d’expert-e-s de plus ou moins 200 pays membres de l’ONU. Puisqu’il est le fruit des gouvernements, il ne peut faire de propositions en dehors du modèle de marché (ce qui rend Cet organisme de plus en plus schizophrénique). Il a pour mission d’évaluer et de synthétiser les rapports scientifiques existants en rapport avec le climat. À chacun de ses rapports, les constats et prévisions sont pires que prévus. Pourtant, puisque ses rapports sont le résultat de compromis entre différentes positions et interprétations, les scénarios du « pire » ne sont pas ceux mis en avant. Une critique récurrente des collapsos envers le GIEC est d’ailleurs de dire qu’il ne prendrait pas en compte les boucles de rétroaction positive* dans ses scénarios.
Gated communities (« communautés fermées ») ♦
Quartiers privatifs, sortes d’enclaves, généralement entourés d’un mur et/ou de grilles, dont les services sont financés en copropriété par des personnes aisées pour s’isoler de la pauvreté. Un de ces services de base est le dispositif de sécurité. Ces gates communities jouissent d’un statut légal particulier aux Etats-Unis.
Grande accélération ♦
Caractère exponentiel des courbes de production d’énergie, de pêche, de déforestation, de démographie, de flux monétaires, de PIB, d’urbanisation, de tourisme, d’émissions de gaz à effet de serre, d’acidification des océans, de destruction de la biodiversité... depuis la révolution industrielle, et plus particulièrement depuis la deuxième moitié du xx e siècle. Pour des données et une visualisation graphique de cette « grande accélération », voir l’étude de William Steffen étal.
Grande extinction (ou extinction massive) ♦
Extinction qui concerne plus de 75 % des espèces animales et végétales (océans compris) sur une durée biologique courte (quelques millions d’années maximum). Il y en a déjà eu cinq, et la sixième en cours serait la plus rapide.
Greenwashing (« écoblanchiment ») ♦
Activité de verdissage symbolique d’une entreprise, une administration, une organisation dans le seul but de paraître écologiquement responsable. L’énergie, le temps et l’argent investi dans les campagnes de marketing en greenwashing sont généralement supérieurs à ce qui est réellement investi pour lutter contre les basculements écologiques. Le mot a été créé dans les années 1990 mais s’est surtout fait connaître, comme le phénomène lui-même, une quinzaine d’années plus tard.
L
Low-tech (« basse technologie ») ♦
Techniques simples basées sur des matériaux avec le moins d’alliages possibles, réparables, transformables et le plus recyclables possibles. Les low-tech sont généralement de petites unités (en opposition aux unités industrielles) et développées de manière décentralisée (en opposition aux technologies centralisées).
Philippe Bihouix, qui prend en compte la finitude des ressources dont les métaux rares (entre autres choses), a contribué à faire connaître réce mment ce conce pt à un plus large public.
M
Matérialisme ♦
Idée selon laquelle les choses sont avant tout déterminées par les conditions matérielles.
Méthane ♦
Gaz à l’effet de serre des dizaines de fois plus puissant que le C02 mais d’une durée de vie moindre.
Millénarisme ♦
Mouvement religieux qui reposait sur la croyance en l’avènement d’un royaume nouveau. Il consiste en un retour aux conditions qui auraient été ce lles de « l’origine » des temps. Le terme est aujourd’hui utilisé de manière générique pour désigner les mouvements et/ou discours eschatologiques*.
Mycélium (« blanc de champignon ») ♦
Partie souterraine des champignons ou de bactéries filamenteuses, constituée de ramifications (« hyphes ») qui peuvent couvrir des surfaces importantes. Son « réseau » facilite la coopération entre les plantes, les arbres et la forêt en général. Comme le souligne l’organisation belge homonyme, ce travail est aussi important qu’invisible.
N
Néo-malthusien-ne ♦
Terme utilisé pour désigner (généralement de manière péjorative, mais pas toujours) les héritiers et héritières de la pensée de Thomas Malthus. Ils et elles sont considéré‐e‐s comme des angoissé‐e‐s de la démographie, même si ce courant est très diversifié et assez mal connu. La majorité ont en fait peu à voir avec les politiques nauséabondes promues par Malthus et soutiennent plutôt le droit à la contrace ption età l’avortement, l’éducation sexuelle, la création de planning familial, l’amélioration des conditions de vie, le droit des femmes à disposer librement de leur corps, etc.
Néo-millénariste ♦
Terme péjoratif désignant les discours prophétiques d’apocalypses (ou de jugement dernier) qui seraient suivis d’une venue sur terre du Messie, d’un retour aux origines.
P
Perfect Storm (« tempête parfaite ») ♦
Expression désignant la conjonction « parfaite » de basculements majeurs (écologiques, financiers, politiques, etc.). C’est également le nom d’un scénario établi par le Government Office for Sciences du Royaume-Uni.
Pic pétrolier (« peak oil ») ♦
Production maximale du pétrole conventionnel avant un déclin lié à l’épuisement des réserves disponibles. ce n’est pas la fin du pétrole, mais la fin du pétrole facilement acces sible et (donc) « bon marché ». L 'Agence Internationale de l’Energie (AIE) estime que ce pic a été passé en 2006.
Planète étuve (« Hothouse earth ») ♦
Image symbolisant le fait que la Terre a quitté sa trajectoire climatique, dans laquelle elle oscillait entre de (longues, très longues) périodes glaciaires et interglaciaires (de plus ou moins 100000 années), pour rentrer dans une zone de plus fortes turbulences . Selon Steffen & co déjà cités, plusieurs « points de bascule » (, tippingpoints) seront enclenchés dès l’augmentation de 2 °C (à cause des boucles de rétroaction*, entre autres), ce qui nous ferait dépasser un seuil de non-retour à partir duquel le climat planétaire ne pourra plus se stabiliser.
Predicament (« situation inextricable, verrouillée ») ♦
Tout est dit, c’est l’impasse! Terme popularisé par le spiritualiste « Bodhi » Paul Chefurka.
R
Résilience ♦
Capacité d’un écosystème, d’un habitat, d’une population ou d’une espèce à ne pas être détruite après avoir subi une perturbation importante. Capacité à subir un choc.
S
Survivalisme ♦
Terme inventé dans les années i960 par Kurt Saxon, libertarien d’extrême-droite alors membre du parti nazi américain, pour désigner la tendance à organiser sa propre survie face à de potentielles catastrophes locales ou globales (stockage, kits et techniques de survie, abris, préparation physique, armement, etc.). S’il s’inscrivait à l’origine dans le contexte de la guerre froide (danger nucléaire, etc.), le survivalisme s’inscrit aujourd’hui dans la donne écologique et s’est popularisé à travers le monde (par de nombreuses émissions entre autres), dont la France , en surfant sur les angoisses collectives (crises financières, raréfaction des ressources , basculements climatiques, flux migratoires, etc.). C’est pour cela que certains utilisent plutôt l’expression de « néo-survivalistes » ou de preppers (ceux qui se préparent). Le sociologue Bertrand Vidal l’identifie comme un loisir de nantis qui ont le luxe de jouer à la survie. C’est d’ailleurs un marché en pleine expansion.
T
Thermodynamique ♦
Étude des systèmes en équilibre thermique. Le premier principe de la thermodynamique est la conservation de l’énergie, c’est-à-dire que l’énergie ne peut être produite à partir de rien, elle peut juste être transformée en d’autres formes d’énergie. Le deuxième principe de la thermodynamique est la dissipation de l’énergie, c’est-à-dire l’augmentation d’entropie*, le fait que ces transformations produisent de l’énergie inutilisable.
Transhumanisme ♦
Folie qui consiste à « augmenter » l’être humain-e à l’aide de hautes technologies, en termes physiques et mentaux, afin de (faire des sous et de) lui éviter le vieillissement, la souffrance , la maladie, le handicap voire la mort. Cette « mouvance » est née dans les années 1980 aux États-Unis et s’est depuis lors répandue dans le monde. Son symbole est « H+ » (courrez si vous le voyez).
Transition ♦
Ici entendu comme un mouvement (incarné par Rob Hopkins) ayant pour objectif la transformation progressive de nos sociétés industrielles en sociétés soutenables. Il se présente comme une réponse au double défi du pic pétrolier* et des dérèglements climatiques*, en proposant de planifier des descentes énergétiques et d’augmenter la résilience * au sein de nos localités (entre autres par la permaculture). La première « ville en transition » était Totnes en 2006 (la ville d’Hopkins), aujourd’hui le Réseau des villes en transition (qui prémâche bien les étapes de création d’une initiative) compte un millier d’initiatives « officielles ».